L’Annonciation de Fra Angelico peint en 1437 dans le Couvent de San Marco à Florence montre la Vierge recevant la visite de l’archange Gabriel qui vient lui annoncer sa futur maternité divine.
Dans cette fresque, par l’utilisation d’une même couleur, le haut de son corps est représenté dans le prolongement du mur et de la porte qui se trouvent derrière elle. Un fin liseré permet tout juste de maintenir la distinction. Le ventre, vide et vierge de toutes images, est prêt à recevoir la présence divine. Il agit en creux.
Dans Automat peint en 1927 par Edward Hopper, désormais la femme ne reçoit plus personne. Elle est seule, buvant là son café, devant une chaise qui restera définitivement vide. Le mur devient une vitre sombre, un abîme dans lequel la lumière disparait peu à peu.
Ce bout de rectangle noir derrière ce personnage devenu écran célèbre lui aussi à sa façon le mystère de l’image.